Editions de l’Ariane (2008) – Texte et œuvres de P.-A. Gette – La couverture est ornée d’une photocopie froissée par l ‘artiste, la 4° de couverture est illustrée d’une peinture originale. En frontispice, un polaroïd démantelé original agrandi et monogrammé. Le livre comporte, outre VI chapitres, 4 photographies couleur originales, dont 3 argentiques et une numérique, 2 photographies N&B argentiques originales, un graphe de Zingg original photographié en numérique, 5 dessins typographiés rehaussés à coups de langue par l’auteur, et un dessin original. Tous les cahiers sont monogrammés, et le colophon est signé par l’artiste. La typographie est composée à la main par François Huin sur les presses de la SAIG, à l’Haÿ-les-roses, sur papier Vélin d’Arches 300g, en Garamond corps 12. 30 exemplaires, 2 E.A. rehaussés destinés à l’artiste et à l’éditeur et 2 H.C. réservés aux collaborateurs constituent l’édition originale. Les coffrets en plexiglas ont été ouvragés par Marc Butti à Nice.
Spéciale édition Aphrodite
(…) Bénédicte va plus loin que Botticelli,
n’hésitant pas à en orner son pénil,
mais arrêtant là une belle cascade de mots
puisqu’étant rasée elle n’a nul
besoin de peigne.
Paul-Armand Gette
Paul-Armand GETTE | La Dissimulation de l’origine
Paul-Armand GETTE est un artiste plasticien usant aussi bien de la photographie, de la photocopie, de l’installation, du dessin, de la performance, de la vidéo ou de la sculpture sans toutefois privilégier un médium considérant que chacun possède son propre langage et est suffisamment ‘bavard’. Réalisant parfois des photocopies de ses photographies il ajoute ainsi un sens supplémentaire comme une relecture ou un ‘indice d’indices’ selon ses termes. L’écriture fait partie intégrante de son travail, non pour rendre son œuvre plus intelligible, mais pour manifester l’opacité de l’art au travers de la matérialité des mots comme un acte érotique qui se dévoile.
Ayant fait des études scientifiques, il s’intéresse à la nature avec minutie, la présentant sous la forme de repérages. Se jouant d’un entre-deux de l’art et de la science, la minéralogie, la géologie et la botanique sont redécouvertes à l’aune d’un érotisme subtil et délicat qui est aussi celui du langage. Les plantes sont sexuées, certes, mais son regard scientifique décline l’étymologie et les noms latins comme autant de métaphores qui nous rapprochent du réel, plutôt que de nous en éloigner. Son érotisme n’est point bataillesque et ne contient aucune pulsion de mort car il se présente comme une poésie des gestes et du sens, de ‘l’ob-scène’ -terme inventé par l’artiste- c’est-à-dire de ce qui est hors de la scène. Pour cela il inventa ‘la liberté du modèle’ qui permet de créer un dialogue, une spontanéité réceptive entre l’artiste et le modèle, étant donné qu’il s’agit d’un être humain et non d’un objet. Le modèle apporte donc à son tour son désir et sa réflexion propres, son imagination. Paul-Armand GETTE revisite ainsi le corps féminin à travers la mythologie, chaque femme possédant en elle-même des reliquats de déesse. La nature, le paysage et le corps féminin s’assemblent parfaitement comme autant de parts du mystère originel dévoilé par fragments.
Osant parfois le ‘toucher du modèle’, il fait ainsi céder le langage au travers du contact de la peau qui est l’interface avec l’autre.
Catherine JAMES