Editions de l’Ariane (2007) – 7 cahiers, qui contiennent, chacun, plusieurs interventions originales signées (dessins, collages, peinture), traversent l’œuvre de l’artiste, et présentent, recto verso, des poèmes inédits de Tita Reut écrits à partir de son travail.
La couverture est également ornée d’interventions originales.
Le tout se trouve enchâssé dans un étui de plexiglas réalisé par Marc Butti à Nice.
La typographie est composée à la main par François Huin sur les presses de la SAIG, à l’Haÿ-les-roses, sur papier Aquarelle 300g, en Garamond corps 12.
15 exemplaires + 3 E.A. + 2 HC réservés aux collaborateurs, tous numérotés et signés au colophon par l’auteur et par l’artiste.
La forme d’un être
sur un mur
quand la pluie mouille
les façades
et qu’il arrête sur la ville
un paysage qui attend
James Coignard est un artiste français, peintre sculpteur et graveur. Né à Tours en 1925 il entre aux Arts Décoratifs de Nice en 1948. C’est là qu’il commence à peindre et à se confronter à tous les arts. À cette période, il rencontre Matisse, Braque et Chagall qui l’influencent beaucoup. Puis, sa singularité s’exprime de plus en plus, confrontée aux différentes écoles de son temps. Sa première exposition personnelle a lieu à Malmö en Suède, en 1953. Il s’installe ensuite à Beaulieu-sur-mer et rencontre en 1956 Henri Goetz, inventeur de la gravure au carborundum. Ils nouent ensemble une grande amitié et cette technique de gravure mise au point par son ami devient rapidement une grande spécialité de Coignard à laquelle il ajoute une dimension « d’usure et d’usage» comme le dit l’écrivain Tita REUT, « que nous pouvons lire comme facteurs temporel et évènementiel représentés par les traitements de la matière ».
Le carborundum est un minerai industriel qui, présenté sous forme de poudre et ajouté à des colles et des résines permet d’apporter du relief à l’impression. Coignard développe ces boursouflures de l’image vers le corps à corps d’une logique géométrique et d’une griffure de l’ineffable ouvrant ainsi l’abstraction figurative vers d’autres espaces. Des traces de personnages dessinés et des effigies apparaissent souvent dans ses gravures sous formes de collages ponctuant ainsi la lignée évènementielle du temps et la cohérence lyrique. Les lignes fictives et les parallèles qu’il trace sont autant de vertiges qui se rejoignent à l’échelle humaine car son algèbre évoque plutôt la logique de l’être que la rigueur mathématique. Questionnant la démarche créative et donc la déchirure, la chute, il déclare : « Tendre la main vers l’espace vierge. Hésiter jusqu’au vertige ».
Par son travail de boursouflures, d’incision, de brûlage, de collage, de dislocation et de déchirure volontaire, James Coignard apporte une nouvelle dimension à l’art de l’estampe. La combustion dans son travail marque à la fois l’intensité émotionnelle et le passage du temps traversé par le geste d’une caresse ou celui d’un réel point de suture où se côtoient une cicatrice rouge sang et un sensuel bleu de cobalt.
En 1964 il expose pour la première fois aux Etats-Unis et reçoit le prix de la Jeune Peinture Dorothy Gould à Nice. Dès la fin des années soixante, son travail est reconnu aussi bien nationalement qu’internationalement. Son œuvre figure aujourd’hui dans de nombreux musées français et américains de même qu’en Irlande, en Angleterre, au Luxembourg, en Afrique du Sud, en Israël, au Canada et en Allemagne.
Catherine James
One thought on “James COIGNARD
L’écume des ans, écume des rêves oubliés”
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