Cette édition comporte 45 exemplaires,
tous signés au colophon par l’auteur et par l’artiste.
L’objet à lui seul
est une leçon de choses
et son dessin dématérialise
la couleur de la fragilité
C’est l’abandon
qui définit l’épave
Toutes coques naviguent
L’urgence est leur conjugaison
Tita Reut
Claire Illouz | Dele(c)ta placent
Poème inédit de Tita Reut ornée de cinq gravures originales de Claire Illouz destinées à ce livre. Les textes ont été composés à la main en Egmont corps 16 par François Huin et imprimés sur BFK Rives. Les gravures, numérotées et signées par l’artiste ont été tirées par l’atelier Mario Boni, à Paris. Les emboîtages ont été réalisés par Dermont-Duval à Paris.
C’est le choix de la quête, celle de « l’ombre primitive » -comme la nomme Léonard de Vinci, illustrée par Claire Illouz dans L’œil d’aimant-, qui révèle la grâce nécessaire pour faire des « grandes choses » un néant qui peuple, et du néant une grande chose.
Des gravures en forme de vignettes aux grands dessins à la mine de plomb ou aux peintures, Claire Illouz cherche à travers l’objet, et jusqu’à sa limite, le seuil d’une pauvreté qui transcende le désordre inévitable et la désorganisation promise en seuil d’harmonie, en pizzicati de mémoire. Evocations empreintes d’une ataraxie qui met bout à bout, dans son œuvre, la culture occidentale et l’art d’Extrême Orient, dont elle a approfondi la connaissance à Taipei et à Kyoto.
Parfois, fusain et lavis miment le grimoire, manuscrit et descriptif livrés au silence de la méditation, tantôt, le déferlement de rebuts tonitruants questionne ces fourmillantes ordures à l’œuvre dans le temps caché de l’inconscient. Et, toujours, les papiers… pour quelle « urgence » ?